MARIA PAPA ROSTKOWSKA, née Baranowska
Maria Papa Rostkowska est née à Varsovie d’une mère russe (Nadieja Juduszkin) et d’un père polonais (Boleslas) qui se sont rencontrés à Moscou avant la révolution bolchevique. En 1943, elle épouse Ludwik Rostkowski Jr, homme politique polonais, Vice Président de l’Union des Etudiants Démocrates (« Stronnictwo Demokratyczne »), Médaille des Justes. Avec son mari et son beau-père, le docteur Ludwik Rostkowski Sr, membre fondateur de l’Organisation Zegota, et de son épouse Janeczka, elle participe au sauvetage des Juifs du Ghetto de Varsovie. Lors de l’insurrection de Varsovie en 1944, elle s’engage dans l’Armée du Peuple, participe activement aux combats contre les Allemands et obtient, après la libération, la Médaille Virtuti Militari pour ses faits de guerre. (…)
Source http://www.mariapapa.fr/
Sculptrice et peintre polonaise.
Maria Baranowska commence à peine l’apprentissage du dessin technique et de l’architecture en Pologne quand la Seconde Guerre mondiale éclate. Elle rejoint alors la résistance armée avec son mari, Ludwik Rostkowski. S’échappant de déportation, elle rentre dans une Varsovie dévastée pour donner naissance à son fils unique. En 1946, elle peut enfin reprendre ses études et intègre l’Académie des beaux-arts de Varsovie. Grâce à une bourse de l’État polonais, elle séjourne à Paris, où elle pratique le dessin et la peinture. Elle copie les chefs-d’œuvre du musée du Louvre pour s’exercer et complète ses revenus en les vendant. Elle rentre en Pologne en 1950 et devient professeure de peinture à Gdansk puis à Varsovie. Elle participe régulièrement aux expositions polonaises, dans un style réaliste socialiste qui met en avant le monde ouvrier polonais (Portrait d’Aleksander Gronostajski, héros du travail à Nowy Port, 1950, Kozłówka, Zamoyski Family Museum).
Le contexte politique dramatique – son mari disparaît lors des répressions staliniennes – et les limites qu’elle ressent dans l’exercice de sa pratique artistique poussent M. Rostkowska à s’installer à Paris en 1957. Elle épouse en 1958 Gualtieri Papa, dit Gualtieri di San Lazzaro, critique d’art italien, galeriste et éditeur de la revue d’art XXe siècle. Elle rencontre à la galerie toutes les personnalités artistiques des années 1960, qui vont l’encourager dans son travail : Serge Poliakoff (1900-1969), Émile Gilioli (1911-1977), Marino Marini (1901-1980), Lucio Fontana (1899-1968), Marc Chagall (1887-1985), Juan Miró (1893-1983), Jean Arp (1886-1966), César (1921-1998), etc.
M. Papa Rostkowska trouve alors sa voie dans la sculpture. Elle découvre le modelage de la terre à Albisola, village italien où se regroupent des artistes du monde entier autour de la personnalité du céramiste et sculpteur Tullio Mazzotti (1899-1971). Elle crée alors des bas-reliefs en terre cuite où les griffures et entailles forment d’intenses réseaux (Sans titre, bas-relief, vers 1962). Elle modèle également la terre en trois dimensions dans des formes brutes, quasi abstraites, parfois peintes (Tête de bélier, 1963 ; Sans titre, terre cuite, 1962). Elle expose ses terres ainsi que des tirages en bronze (La Femme, 1974) lors d’expositions collectives (Salon de la jeune sculpture à Paris en 1961, 1962 et 1963, Galleria del Naviglio à Milan en 1961).
Puis M. Papa Rostkowska découvre la technique de la taille directe sur marbre et se prend de passion pour ce matériau qu’elle utilisera tout le reste de sa vie. En 1966, elle installe son atelier au cœur des marbreries Henraux, à Querceta di Seravezza, site emblématique à proximité des carrières de Carrare. Elle y est en contact avec les marbriers, praticien·ne·s et artistes du monde entier. Elle se familiarise avec tous les aspects du marbre pour transformer la pierre brute avec un soin attentif porté aux détails : travail du socle, polissage, déclinaison de la même œuvre en différents marbres. Elle peut aussi expérimenter la taille de grandes sculptures (Grand guerrier, 1967). Réalisée entre 1967 et 1991, la série des guerriers fait écho à son expérience personnelle mais transcende l’expérience tragique à l’aide de références antiques (Guerrier grec, 1987) ou classiques (Guerrier florentin, 1986). Tout au long des années 1990, elle réalise, toujours en marbre très lisse, des œuvres plus légères, odes à la vie, à la joie, à la famille (Promesse du bonheur, 1994). Victime d’un AVC en 2001, M. Papa Rostkowska continue cependant à travailler des marbres de petits formats jusqu’à son décès en 2008.
Marianne Lombardi
Publication réalisée en partenariat avec l’Institut polonais de Paris.
© Archives of Women Artists, Research and Exhibitions, 2023
Maria Papa devant sa sculpture « Promesse de bonheur« . Marbre blanc de Carrare, 3 mètres avec le socle. 1995.
Cette sculpture se trouve depuis le mois de juin 2011 à l’Assemblée Nationale, Palais Bourbon. Paris.
Maria Papa in front of his sculpture « Promise of Happiness« . White Carrara marble, 3 meters with the base. 1995.
This sculpture is from June 2011 to the National Assembly, Palais Bourbon. Paris.